2013
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Andrée Feillard, « L’islam politique en Indonésie avant les élections de 2014 : la chute annoncée », Archipel, ID : 10.3406/arch.2013.4442
Les enquêtes d’opinion ont annoncé le déclin des partis islamiques à l’approche des élections présidentielle et législatives de 2014. Au centre de l’actualité se trouve le Partai Keadilan Sejahtera (PKS, Parti de la Justice prospère), devenu le premier parti politique islamique du pays aux législatives de 2009, et l’allié du parti au pouvoir. En délicatesse avec les deux grandes organisations musulmanes indonésiennes, le Nahdlatul Ulama et la Muhammadiyah, le PKS s’est trouvé mêlé à un scandale financier, dont les conséquences semblent affaiblir l’islam politique dans son ensemble. Ce scandale n’est qu’un aspect de l’importance croissante de la money politics dans la société indonésienne. D’autres tendances marquent également l’actualité dans un contexte d’instrumentalisation de l’islam, telle la montée d’un sectarisme profitant de l’immobilisme gouvernemental, mais qui fait face à des réactions populaires, ou encore des interrogations sur l’articulation entre charia et démocratie. Si toutes les grandes formations politiques ont intégré l’islam, ou du moins ses symboles, dans leur agenda, d’autres aspects indiquent une tendance séculariste : l’élection d’un candidat séculariste très populaire au poste de gouverneur à Jakarta, l’ouverture des partis aux minorités religieuses, le rôle primordial des médias dans le maintien du débat démocratique. Toutes ces tendances annoncent des élections 2014 qui éclaireront certainement la question de l’influence réelle que le religieux continuera à avoir dans la vie politique et dans la société indonésienne en général.