2014
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Margaret J. Kartomi et al., « The traditional Sitting Song-Dances: How their Recognition and Rivalries Affect Gayo-Acehnese Relations at Home and in the Diasporas », Archipel, ID : 10.3406/arch.2014.4466
Les danses chantées assises traditionnelles : comment leur reconnaissance et les rivalités affectent les relations entre Gayo et Acihais sur place et dans les diasporas C’est à partir des années 1960 que la minorité gayo des hautes terres d’Aceh et la majorité acihaise vivant dans les plaines côtières ont progressivement révélé leurs danses chantées traditionnelles aux niveaux national et international, certaines étant exécutées «debout » , d’autres en position «assise » . Cet article a pour objet les danses chantées saman des Gayo et ratôh duek (lit. «s’asseoir en bavardant » ) des Acihais. Toutes deux sont exécutées en position assise (en fait en position agenouillée). Ces danses ont été transplantées dans les diasporas de Medan, Jakarta et Yogyakarta vers les années 1980. Alors que la danse ratôh duek était largement représentée et enseignée sous une forme simplifiée à des milliers d’élèves dans les écoles indonésiennes, la danse saman est restée une forme traditionnelle exclusivement gayo. Contrairement aux Acihais, cette communauté a toujours refusé la moindre modification substantielle du genre pour s’adapter à un enseignement et à des spectacles de masse. En 2011, l’UNESCO a formellement reconnu la danse saman gayo de style Lues en tant qu’élément du patrimoine culturel immatériel en danger, ce qui a contribué à renforcer sa réputation internationale et à bénéficier de subsides pour sa préservation. Cependant, cette reconnaissance a provoqué une intensification des tensions existantes entre les Gayo et les Acihais sur place et surtout parmi les diasporas. À ce jour, le gouvernement, les médias et la population en général commettent l’erreur de désigner le genre acihais ratôh duek par le terme gayo de saman, ceci malgré une histoire et un style très différents. Ceci n’est pas apprécié par les Gayo qui considèrent cette pratique comme une appropriation contribuant à renforcer leur idée qu’ils sont traités comme des citoyens de seconde classe, aussi bien sur leur propre territoire que dans les diasporas.