1991
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Jacqueline Argant et al., « Pollens, charbons de bois et sédiments : l'action humaine et la végétation, le cas de la grotte d'Antonnaire (Montmaur-en-Diois, Drôme) », ArchéoSciences, revue d'Archéométrie, ID : 10.3406/arsci.1991.1255
Occupée depuis le Néolithique au moins, la grotte d'Antonnaire, Montmaur-en-Diois (Drôme), se révèle particulièremet fertile en données dans le domaine de la sedimentologie, l'anthracologie et la palynologie. La collaboration de ces trois disciplines autorise les conclusions suivantes : A Antonnaire, vers 6000 BP, à 1 200 m d'altitude, l'homme a utilisé la grotte comme bergerie. Le paysage végétal est alors ouvert. L'humidité du climat est attestée par le cortège médio-européen : chêne à feuillage caduc, orme champêtre, tilleul, if et sapin. Au Bronze final, les taxons arborescents, pin sylvestre, chêne à feuillage caduc, s'effacent, les groupements arbustifs à buis relatifs à une évolution régressive de la série dynamique du chêne dominent le paysage ; l'action de l'homme, manifeste dès le Chasséen, s'est ici amplifiée au point d'entraîner l'appauvrissement des formations forestières climaciques. Cette évolution irréversible du paysage végétal est à mettre sur le compte d'une expansion pastorale précoce, ayant très tôt nécessité le déplacement des troupeaux vers les zones de pâturages les plus favorables, vraisemblablement à partir des vallées, en direction des prairies d'altitude.