2004
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Dominique Christian Prost et al., « Expérience méthodologique de dispersion et d'altération mécanique d'objets dans les labours », ArchéoSciences, revue d'Archéométrie, ID : 10.3406/arsci.2004.1074
Des silex de taille expérimentale et de petits objets métalliques retrouvables au détecteur de métaux ont été placés dans la couche arable d'un champ cultivé, afin d'étudier, au cours d'un processus régulièrement surveillé sur près d'une dizaine d'années, les traces des chocs qu'ils subissaient du fait des machines agricoles ainsi que leur aire et leur mode de dispersion. Les objets étaient disposés en trois groupes : deux amas figurant les produits de débitage de silex et une nappe de petites plaques d'aluminium aux nœuds d'un réseau régulier en forme générale de L. L'étude de dispersion a mis en évidence que le halo dans lequel s'éparpillent, puis se déplacent, les objets, tend assez vite vers une limite et est beaucoup moins étendu que ne le prédisent des appréciations souvent pessimistes sur la distribution des objets erratiques sur le sol et sur la pertinence des collectes systématiques à la surface des sites archéologiques. L'étude tracéologique, pour sa part, a montré que les façons agricoles étaient responsables de quatre catégories de dommages : les retouches accidentelles, les cassures, les micro-enlèvements et les points d'impact. Ces dommages sont causés par des chocs mécaniques liés essentiellement à des contacts élastiques mais également par d'autres facteurs comme le brassage du sol, la compaction-pression, etc.. Une meilleure connaissance de ces dommages, de leur aspect morphologique mais également fractologique (recherche de l'origine mécanique des dommages, relation de cause à effet) permet de mieux appréhender les limites et difficultés d'interprétation des outils préhistoriques en contexte labouré et de mettre en évidence des caractères propres aux causes accidentelles. On pourrait ainsi établir des indices de différenciation entre les dommages agricoles et ceux d'origine préhistorique.