Conditor et/ou proditor : figures de l'exilé en héros fondateur. À propos du chant XXXII de l'Enfer et de l'Épître V de Dante

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2013

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Anna Fontes-Baratto, « Conditor et/ou proditor : figures de l'exilé en héros fondateur. À propos du chant XXXII de l'Enfer et de l'Épître V de Dante », Arzanà. Cahiers de littérature médiévale italienne, ID : 10.3406/arzan.2013.1039


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L'assidua frequentazione di uri Eneide che «conosceva tutta » non impedisce a Dante di "tradire" Virgilio facendo dell'esule troiano Antenore l'eponimo della seconda zona del Cocito dove sono puniti i traditori della patria. L'allusione al tradimento è di nuovo in gioco nel canto VI del Purgatorio , dove gli «Antenoridi » (i Padovani, ma istigati dagli Este) sono responsabili dell'uccisione a tradimento di Jacopo del Cassero. L'ostilità nei confronti di Padova e degli Este non basta però da sola per spiegare la presenza nel poema di questa versione della saga troiana, già diffusa in epoca classica, che per di più associava Enea a Antenore nel tradimento della patria. Nei rifacimenti medievali circolava inoltre una versione dell'eccidio di Troia che lo attribuiva a fattori non tanto esterni (il famoso cavallo) quanto interni (conflitti, complotti e infine tradimento). Facendo ricadere l'infamia del tradimento sul solo Antenore, Dante denuncia in lui il capostipite dei contemporanei che continuano a perpetrarne i crimini. Tanto più che Dante stesso attesta, nel DVE, la diffusione dei rifacimenti della «materia troiana » che facevano risalire ad esuli troiani (e molto spesso ad Antenore) le «nazioni », le dinastie regnanti, le grandi famiglie di tutta Europa, e perfino della Scandinavia. L'attenzione critica di Dante a tali leggende delle origini è confermata dall'ironia iperbolica dell'apostrofe «Scandinavie soboles » con cui, nell'epistola V, fustiga la ribellione contro Arrigo VII dei «signori italiani » cui l'epistola è diretta.

La familiarité de Dante avec l'Enéide n'est plus de mise lorsqu'il fait de l'exilé troyen Anténor l'eponyme de la deuxième zone du Cocyte, où sont punis les traîtres à la patrie. Une telle "trahison" du texte virgilien, où Anténor n'est mentionné qu'en tant que fondateur de Padoue, est indirectement réitérée dans le ch. VI du Purgatoire, où Dante impute aux «Anténorides » (les Padouans, mais à l'instigation des Este) le meurtre, traîtreusement perpétré, de Jacopo del Cassero. L'hostilité que Dante manifeste à l'égard de Padoue et des Este ne suffit pas pour expliquer de telles entorses à Virgile. D'autant plus que les multiples rifacimenti médiévaux de la «matière de Troie » avaient continué de réécrire la légende, déjà répandue à l'époque classique, d'une trahison à deux, où Énée était également impliqué. Mais ces rifacimenti, dont Dante lui-même atteste la grande diffusion dans le De vulgati eloquentia, donnaient aussi une version de la chute de Troie où les facteurs internes (rivalités des factions, complots et trahison) l'emportent sur les initiatives externes (le fameux cheval). En reprenant la version de la légende qui accable Anténor, Dante entend dénoncer l'ancêtre dont ses contemporains perpétuent et renouvellent les crimes. Et ce d'autant plus que l'origine troyenne (et notamment la descendance d' Anténor) était partout revendiquée en Europe, par les "nations", les dynasties régnantes, les grandes familles, atteignant même la Scandinavie. L'attention critique que Dante porte à ces origines est confirmée par un passage de l'épître V, où les Italiens qui se dressent contre Henri VII sont apostrophés, et fustigés, par l'hyperbole ironique «Scandinavie soboles ».

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