Onmyōji, the Earth God and Ghosts in Ancient Japan

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2012

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Michael Como, « Onmyōji, the Earth God and Ghosts in Ancient Japan », Cahiers d'Extrême-Asie, ID : 10.3406/asie.2012.1390


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Résumé Fr

Dans cet article, l'auteur suggère quelques directions nouvelles pour réfléchir à la façon dont le rituel et les pratiques divinatoires rassemblés sous le terme onmyōdō furent d'abord absorbés et transmis dans l'archipel japonais. Parce que l'on conçoit d'ordinaire l'onmyōdō comme ayant été, à l'origine, principalement contrôlé par des spécialistes religieux (onmyōji) qui avaient accès à des rites particuliers et à des textes philosophiques, la majorité des études récentes ont recherché ses racines les plus anciennes dans des institutions officielles telles que le Bureau du Yin et du Yang (Onmyōryō). L'existence de pratiques du Yin et du Yang répandues dans les sources ultérieures et dans les études folkloriques a été expliquée en termes de diffusion, s'opérant des classes dirigeantes vers le peuple. Selon l'auteur, lorsqu'on conçoit l'onmyōdō en termes de pratiques technologiques et de discours rituels, on en vient à percevoir les gouvernants non plus comme des producteurs mais comme des consommateurs de concepts et de pratiques onmyōdō qui étaient dans une large mesure contrôlés par des lignées de services immigrantes. L'auteur examine tout d'abord l'émergence des onmyōji dans la vie religieuse japonaise du point de vue du contexte social et matériel qui a fait des arts géomantiques, divinatoires et calendériques une partie intégrante et nécessaire de la vie quotidienne dans le Japon de l'époque de Heian. Il s'attarde sur les changements survenus dans les paysages écologique et culturel avec l'urbanisation de l'époque de Nara et du début de l'époque de Heian, changements qui engendrèrent, tant pour l'élite que pour les gens du peuple, de nouveaux espaces et motivations pour interagir avec et manipuler les esprits et les forces du Yin et du Yang. En second lieu, l'onmyōdō était un élément essentiel dans l'ensemble des croyances politiques et religieuses de l'ancien Japon, précisément parce qu'il ne s'agissait pas simplement de croyances, mais également de la mise en pratique de savoirs liés à la guérison, à l'astrologie, voire même à la technologie. Ces savoirs, bien que nécessaires à l'existence de la Cour, étaient contrôlés par des lignées de services (en majorité immigrantes). Parce que la connaissance de ces pratiques tendait à se transmettre au sein de lignées de génération en génération, ces groupes de services étaient idéalement positionnés pour former le vocabulaire conceptuel selon lequel étaient organisés puis affichés les systèmes de pouvoir et de savoir dont dépendait la Cour. L'auteur suggère que les pratiques religieuses qui avaient lieu, non pas dans les temples et les sanctuaires, mais plutôt dans les foyers et sur les routes du Japon, servirent de médiateurs avec des forces puissantes de contestation et de production, et contribuèrent à former les nouvelles conceptions de la pureté et des kami qui caractérisent cette époque. Un thème récurrent de cet essai est le rapport étroit qui existe entre l'urbanisation et la déforestation d'une part, et entre la nature chronique des famines et des épidémies de l'autre. L'auteur retrace les conséquences religieuses de ce rapport, en montrant tout d'abord que l'urbanisation et la centralisation politique furent rendues fondamentalement possibles par les technologies continentales de la géomancie et de l'ingénierie, elles-mêmes ancrées à leur tour dans les systèmes rituels et divinatoires qui étaient au centre des activités des onmyōji. À mesure que la déforestation, les famines et les épidémies produisaient des légions d'esprits courroucés et de cadavres abandonnés, le souci de la pureté et la demande de protection envers les esprits errants devinrent l'une des principales préoccupations religieuses de l'époque. Un second thème en relation avec le premier est celui des réponses rituelles des laïcs face aux multiples défis posés par cette dynamique. L'auteur pense que ces réponses étaient d'ordre éminemment stratégique ; dans certains cas, les maîtres de maison recherchaient l'aide de divinités domestiques de style chinois, chargées de protéger le foyer de toute intrusion des esprits malveillants, alors que dans d'autres cas, ils cherchaient à manipuler les esprits maraudeurs par des offrandes faites au bord des routes, dans l'espoir que ceux-ci les aident à réaliser leurs ambitions mondaines.

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