2000
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Charles Mériaux, « Thérouanne et son diocèse jusqu’à la fin de l’époque carolingienne : les étapes de la christianisation d’après les sources écrites », Bibliothèque de l'École des chartes, ID : 10.3406/bec.2000.451035
Jusqu'à la fin du VIe siècle, l'expansion franque a ignoré les marges septentrionales et littorales de la Gaule. L'intérêt nouveau porté par la cour mérovingienne de Neustrie à la région de Thérouanne, l'ancienne Morinie romaine, se traduisit dans le premier tiers du VIIe siècle par une impulsion donnée au mouvement missionnaire, dont l'évêque Omer/Audomarus († apr. 663) fut le principal artisan et autour duquel on observe un groupe homogène de clercs formés au monachisme colombanien et d'aristocrates locaux. Cette entreprise missionnaire est singulière en Gaule du nord, parce qu'elle semble s'être greffée avec succès sur le développement croissant des échanges le long du littoral de la Manche, autour du port de Quentovic, du VIIe au IXe siècle, et qu'elle reposa avant tout sur le rayonnement exclusif, tant économique que spirituel, de la grande communauté de Sithiu/Saint-Bertin. Le tout se produisit en définitive au détriment de la cité épiscopale de Thérouanne.