2014
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Julia Estève, « L'inscription K. 237 de Prāsāt Preaḥ Khsaet. Une caturmūrti insolite ? », Bulletin de l'École française d'Extrême-Orient, ID : 10.3406/befeo.2014.6172
Au début de notre ère, la culture indienne s'est répandue progressivement en Asie du Sud-Est, distillant ses conceptions et certaines de ses structures sociales. S'est alors manifestée une co-présence des éléments religieux indiens et autochtones souvent désignée du nom de syncrétisme. Afin d'illustrer ce phénomène religieux, nous étudions l'un des témoignages directs que nous possédons pour la période, une inscription en langues sanskrite et khmère du XIe siècle de notre ère qui présente le cas unique d'une fondation regroupant des éléments hindous et bouddhiques. Cette fondation fut considérée par d'aucuns comme la démonstration permettant d'entériner une définition forte du syncrétisme entendu comme réunion consciente et revendiquée d'éléments religieux hétéroclites. Mais la coexistence signifie-t-elle forcément syncrétisme ? À partir des éléments présents dans ce texte – et notamment une catégorie particulière de divinités –, par le déchiffrement de leur sens, nous nous efforçons d'évaluer la pertinence de l'emploi du terme de syncrétisme pour cette inscription et, de façon générale, pour l'Asie du Sud-Est.