2018
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Aurélie Salavert et al., « Environnement végétal et collecte du bois de feu au Néolithique dans le sud du bassin de l’Escaut (5 200-2 200 BC) », Bulletin de la Société préhistorique française, ID : 10.3406/bspf.2018.14945
Cette comparaison des résultats palynologiques (73 spectres) et anthracologiques (9 sites, 305 prélèvements) a pour but d’appréhender l’environnement dans lequel les sites sont implantés et la dynamique de la végétation au cours du Néolithique dans le sud du bassin de l’Escaut. Les premiers groupes néolithiques sont arrivés dans un milieu où prédominent le tilleul, le noisetier et le chêne. Dans les assemblages anthracologiques du Rubané (5 200-5 000 BC), la domination du noisetier pourrait être liée à un retard dans la reconquête de la chênaie aux sources de la Dendre, mais aussi à des pratiques humaines mésolithiques antérieures. Le tilleul est sous-représenté dans les ressources en bois de feu par rapport à sa disponibilité près des sites néolithiques. Durant la seconde moitié de l’Atlantique, l’environnement ligneux évolue peu, sauf l’aulnaie qui se développe en fond de vallée. Les communautés du groupe de Spiere (4 200-3 800 BC) ont parcouru des milieux diversifiés pour la collecte du combustible. Le chêne est généralement largement dominant posant la question de sa surreprésentation en anthracologie au détriment du tilleul et du noisetier encore bien visibles en palynologie. La ripisylve est bien enregistrée par l’anthracologie, à différent stade de son développement. L’aulnaie mature n’est visible que sur les sites à enceinte et la collecte des lisières à Maloideae sont particulièrement marquées à cette période. Au Subboréal, on assiste à une augmentation de l’humidité atmosphérique avec l’arrivée du hêtre (en palynologie) et de l’if (en anthracologie). Les groupes du Deûle-Escaut (2 900-2 200 BC) ont collecté leur combustible au sein de la chênaie-frênaie et, selon les sites, les lisières sur sols sec (sites d’habitat) ou l’aulnaie mature (sites à enceinte). L’importance de la ripisylve et du frêne peut être corrélée à la localisation des sites en bordure de berge, mais peut-être aussi, par les modalités d’aménagement de ces zones humides. En plus de l’if, l’érable est également caractéristique de la période.