1988
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Christian Marignac, « P-T-X evolution of ore veins associated with palaeogeothermal activity at Aïn Barbar (NE Konstantine, Algeria) : reconstruction from fluid inclusion data », Bulletin de Minéralogie, ID : 10.3406/bulmi.1988.8058
Les veines polymétalliques (Fe-Zn-Cu-Pb) d'Aïn Barbar sont le produit d'une activité paléogéothermique d'âge Langhien, dans un champ continental de haute énergie à liquide dominant, dont l'existence couvre environ un million d'années. L'étude des inclusions fluides permet de caractériser à la fois les conditions de formation des minéralisations et les modalités de la circulation des fluides dans le champ. La pression, de nature fondamentalement hydrostatique, correspondait à une profondeur de l'ordre du kilomètre au début de l'activité géothermique, pour se restreindre à la moitié ou moins vers la fin, en raison d'une intense érosion. Le dépôt de la chalcopyrite correspond à une rupture dans le régime de circulation des fluides, qui permet le mélange, dans les veines minéralisées, de deux types de fluides ; l'interprétation préférée des faits met en jeu : — un fluide A, chaud et "salé" (330°-340 °C et ≥ 6 % éq. poids NaCl), en équilibre avec la pyrrhotite, en provenance des zones profondes du réservoir, d'où il est drainé par les veines en cours de minéralisation ; — un fluide B', un peu plus froid et dilué (300°-320 °C et ~ 1,5 % éq. poids NaCl), en équilibre avec la pyrite, originaire des parties hautes, externes, de l'aquifère. Ces fluides dilués deviennent progressivement dominants et se refroidissent jusqu'à 250 °C ; ils provoquent une intense pyritisation de la pyrrhotite formée dans des stades de minéralisation antérieurs. Les quartz tardifs enregistrent apparemment la fin de cette évolution à température décroissante, mais avec des fluides un peu plus salés (3-4 % éq. poids NaCl). Un nouveau cycle d'activité hydrothermale s'exprime alors, avec une double caractéristique : — la remontée temporaire de la température du système ("recharge thermique" due à une récurrence du magmatisme), jusqu'à 300°-310 °C, sans changement de salinité ; — la réintervention des fluides dilués d'origine superficielle (~ 1 % éq. poids NaCl), provoquant une reprise limitée de la précipitation des sulfures. Le système enregistre ensuite une nouvelle baisse de la température (à 150°-100 °C), et finalement disparaît.