1982
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Michèle Ramond, « La femme ombilicale. Quelques réflexions sur la Femme araignée à partir de l'image de couverture », Cahiers de Fontenay (documents), ID : 10.3406/cafon.1982.1241
La fascinante femme-1910 de la couverture se livre à l'analyse comme une femme-mère-homme, une femme au cordon pénien. Elle convoque à elle toutes les femmes-monstres des narrations de Molina et un grand nombre de figures féminines mythologiques en rapport avec une particulière monstruosité. L'inventaire des associations culturelles autorisées par l'image de couverture se limite ici au contexte gréco-latin. On pourrait certes s'amuser à l'élargir. Il en ressort l'évidence que la femme-1910 fonctionne comme une image symbolique, ici comme l'image du fantasmatique corps de Molina, corps central de l'imaginaire molinien et auquel Molina acclimate son partenaire jusqu'à ie lui rendre indispensable. Une telle stratégie de l'imaginaire implique à la fois que Valentin incarne le fantasmatique objet de désir de Molina, que Molina puisse exalter auprès de Valentin son fantasmatique corps monstrueux, et, ce qui paraît plus difficile encore, que Molina parvienne à une idéale coïncidence avec le fantasmatique objet de désir de Valentin. Cette interdépendance fantasmatique serrée justifierait à elle seule la fiction ; elle évoque une structuration spécifique de l'imaginaire inconscient du sujet, tendu entre deux représentations fondamentales : celle du corps désirant (Molina) et celle du corps désiré (Valentin).