2001
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Vincent Desloges, « Les empreintes de la législation foncière dans l'extension du reboisement à Madagascar », Les Cahiers d'Outre-Mer, ID : 10.3406/caoum.2001.3795
Le recul très rapide des forêts malgaches depuis quelques décennies a fait du reboisement une des priorités économiques et environnementales du pays dès le début du XXe siècle. Si, jusqu'au milieu des années 1980, la volonté étatique d'imposer aux paysans un reboisement ne prenant pas en compte leurs véritables attentes, a prévalu, la situation a évolué depuis. Au début des années 1990, l'importance d'intégrer les paysans à la gestion des ressources de leurs milieux fut enfin comprise et prônée. Ces derniers devinrent de fait les principaux auteurs des nouveaux projets de plantations. Malheureusement, ils sont depuis confrontés à un problème majeur limitant très fortement l'extension du reboisement : l'accès légal et sécurisé à de nouvelles parcelles. En effet, la législation foncière, basée sur l'immatriculation des terres, relève de procédures d'appropriation extrêmement longues et coûteuses ainsi que d'une insécurité flagrante en termes de droit sur les parcelles. Aussi, vu la pauvreté des paysans, rares sont ceux qui s'investissent dans des plantations sur des parcelles annexes aux leurs et cette atmosphère de méfiance orchestre une dynamique de reboisement bien molle qui doit être enrayée si l'on veut reconstituer des réserves ligneuses dans la Grande Ile.