2009
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François Chausson, « La pratique de l’autobiographie politique aux IIe-IIIe siècles », Cahiers du Centre Gustave Glotz, ID : 10.3406/ccgg.2009.1691
La pratique de l’autobiographie politique, aux IIe-IIIe siècles, est ancrée dans une longue tradition. On distinguera les autobiographies à proprement parler (uita, bios) et les oeuvres appartenant à un autre genre et où apparaissent, en passant, des notations à caractère autobiographique (comme chez Suétone ou chez Dion Cassius, par exemple). Les quelques fragments d’autobiographie politique attestés pour la période renvoient presque tous à des figures princières. Si les commentarii de Trajan ou de Lucius Vérus ne sont connus qu’à travers une seule mention, les autobiographies d’Hadrien et de Septime Sévère se laissent mieux entrevoir, à travers le prisme d’une historiographie allant de l’époque sévérienne au début du Ve siècle. L’autobiographie d’Hadrien, rédigée sans doute après 130, peut-être même vers la fin du règne, devait comporter une part non négligeable d’apologie. Celle de Septime Sévère, écrite à l’issue des Guerres Civiles, vers 197-198, et sans doute inspirée par le modèle de celle d’Hadrien, justifiait l’action de Sévère lors des années 193-197 et plaçait sa prise de pouvoir sous le signe de la faveur des dieux et de la légitimité.