2007
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Yitzhak Hen, « « Flirtant » avec la liturgie. Rois et liturgie en Gaule franque », Cahiers de Civilisation Médiévale, ID : 10.3406/ccmed.2007.2952
Au cours du VIIe s., une nouvelle orientation a marqué toute la monarchie occidentale — les rois se sont immergés dans une atmosphère ecclésiastique, et de fréquents exemples et citations bibliques ont été utilisés pour signifier le caractère chrétien de la pensée politique nouvellement formée. Un effet significatif de ce changement a été l'émergence du patronage royal de la liturgie. Dans la Francia du VIIe s., chants et prières sont devenus un instrument pour requérir la protection divine au profit du royaume et de son souverain et, de ce fait, rois et reines ont accordé bon nombre de propriétés foncières et autres privilèges pour s'assurer des prières en leur faveur. Cet article étudie le cas du roi mérovingien Dagobert Ier qui fut le premier roi franc à développer l'usage du patronage liturgique. Bien que sans succès sur le long terme, les efforts de Dagobert pour instituer un chant perpétuel à Saint-Denis, suivant le modèle de Saint-Maurice d'Agaune, marquent un important tournant dans l'histoire du patronage royale liturgique dans la Gaule franque. Dans ses actes, Dagobert a établi un modèle, suivi scrupuleusement par les rois et reines, non seulement mérovingiens, mais aussi carolingiens.