La conversio de Jean de Salisbury : la Bible au service de Thomas Becket ?

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2007

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Psalms, Messianic Bible

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Julie Barrau, « La conversio de Jean de Salisbury : la Bible au service de Thomas Becket ? », Cahiers de Civilisation Médiévale, ID : 10.3406/ccmed.2007.2966


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Résumé En Fr

John of Salisbury has been regarded by many as the best humanist of the 12th Century ; scholar and curialis, he did not write books of theology, and in most of his writings the Bible was given a rather subordinate status compared with the classics or legal references. This paper endeavours to show that during the years he spent in exile in France, between 1163 and 1170, his attitude towards Scripture completely changed. In his letters from those years, the sacra pagina became almost his only reference. Calling on a wide range of scriptural texts and exegetical tools, John mobilized them in support of the struggle of Thomas Becket against Henry II. Far from being the moderate he has often been described as, the author of the Policraticus adopted a prophetical tone ; the Bible became his master weapon, far removed from the subtleties of the pagan philosophers and the canonists, in what he attempted to present as an eschatological battle between good and evil.

Jean de Salisbury est souvent considéré comme le meilleur humaniste du XIIe s. ; homme de lettres et curialis, il n'a pas laissé d'ouvrages de théologie, et la plupart de ses écrits réservent à la Bible une place presque subalterne, au profit des auteurs classiques et des références juridiques. Cet article cherche à montrer que ses années d'exil en France, entre 1163 et 1170, furent l'occasion d'un profond bouleversement de son rapport à l'Écriture. Dans sa correspondance d'exilé, la sacra pagina devint quasiment son unique référence. Faisant appel à une grande variété de textes scripturaires et d'outils exégétiques, Jean les mit au service d'un combat, celui de Thomas Becket contre Henri II. Loin de l'image modérée que l'on lui a souvent donnée, l'auteur du Policraticus adopta volontiers des accents prophétiques ; il fit de la Bible son arme maîtresse, loin des subtilités des philosophes païens et des canonistes, dans ce qu'il chercha avant tout à présenter comme une lutte eschatologique du bien contre le mal.

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