1999
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Annie E. Coombes, « L'objet de la traduction : notes sur « l'art » et l'autonomie dans un contexte post-colonial », Cahiers d'Études africaines, ID : 10.3406/cea.1999.1770
Cet article analyse deux expositions qui se sont tenues en Angleterre en 1995 : « Africa : Art of Continent » à la Royal Academy of Arts, et « Siyawela : Love, Loss and Liberation in Art from South Africa » à l'Art Gallery de la ville de Birmingham. Il explore la façon dont les deux expositions traitent de la réaffirmation du pouvoir rédempteur de l'art et du fait que les deux sont fondamentalement présentées comme des événements commémoratifs. La première est consacrée au pouvoir et à la créativité des civilisations anciennes, lesquelles ont été niées par l'arrogance colo- niale, et l'autre au pouvoir et au triomphe de l'humanité sur la barbarie de l'apartheid. Par ailleurs, il s'agit dans les deux cas d'expier le passé colonial. Cependant, même si ces deux expositions doivent être comprises comme des représentations de l'histoire, et comme le désir d'un avenir post-colonial, l'une réalise cet objectif par le biais du déplacement, du démanbrement et de l'amnésie en recourant à la ressource de l'autonomie de l'art et de la culture, tandis que l'autre le réalise à travers la personnification et la commémoration.