1993
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Christian Bidard et al., « Théorie néo- classique et longue période : Un commentaire », Cahiers d'Économie Politique, ID : 10.3406/cep.1993.1143
Les relations entre les théories classique et néo-classique sont bien plus complexes que les néo-ricardiens ne le reconnaissent d'habitude. L'étude de Sraffa constitue une critique aigùe de certaines versions anciennes de la théorie marginaliste, telles celles de Bôhm-Bawerk ou de J.B. Clark, mais qui ne sauraient être identifiées avec la théorie néo-classique moderne qui est à même d'envisager la production comme un processus circulaire et n'est pas affectée par la critique de la théorie du capital. De plus l'idée qu'il existerait une théorie alternative des prix qui ne ferait pas appel à une hypothèse sur les rendements d'échelle est fausse. La formalisation sraffienne des prix de production exige la constance des rendements et, pour ce qui concerne les niveaux d'activité, la notion floue de position de longue période demande à être identifiée à celle d'état stationnaire ou de sentier de croissance régulière afin d'être compatible avec les équations de prix. Alors les prix de production ne sont autres que les prix néo-classiques d'équilibre intertemporel (au moins en production simple, sinon les « prix de production » n'existent pas. La théorie de l'autoroute étudie l'éventuelle convergence vers un état régulier : si, comme c'est possible, la réponse est négative, l'étude de sentiers de croissance régulière qui correspondent à des positions instables est dénuée de signification économique.