2003
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Claude Bailblé, « Le noir et blanc au cinéma », Cahier Louis-Lumière, ID : 10.3406/cllum.2003.849
Bien que délaissé par le cinéma contemporain, ou même combattu par la colorisation des films lors de diffusions télévisuelles, le noir et blanc continue pourtant d'exercer une emprise, déployant son apparence mi-diurne, mi-nocturne. Partant des modifications visuelles proposées par l'écran (suspension des constances perceptives, vision coplanaire] ou par la pellicule (modulation du contraste, autonomie de la lumière sur les choses qu'elle éclaire] l'auteur cherche ici à caractériser le pouvoir expressif des ombres et des jours, tout en interrogeant la tactilité optique -le velouté, le grain et la texture - d'un monde provisoirement sans couleurs. Cette approche art et science conduit nécessairement à «l'atelier des lumières», là où s'affine l'image blanche et noire, là où s'ajuste le sentiment esthétique en rapport avec les situations et les personnages. À la vérité géométrique de l'objectif saisissant l'espace indéformable, répond alors l'authenticité de l'artiste remodelant lumineusement les apparences, à la recherche de l'émotion.