Adoration – Dévoration

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2008

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François Bonnet et al., « Adoration – Dévoration », Cahier Louis-Lumière, ID : 10.3406/cllum.2008.918


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Résumé En Fr

“ My old manager used to say that the final cut is a pure but violent moment a director needs to feel really deeply. Cut when you have smelt the fear, when you know you have won. Never before ! Never, kid ! – Oh, how you were right old Master. I can feel the total fear... My huge excitation... Master, the right moment is coming. Tchac ! – You stupid ! Why did you cut my... – Because I knew... Because I could feel such a great attractive and lovely fear, Master ! I knew I have won, Master. – But you cannot let it like this... – You are right, old Master. Here is the final cut ! Tchac.... No more sound. Yes, no more sound... Except my blood booming the way you used to say, poor Master. I think I have experienced it not only on my skin, but also even within my whole body. Oh, how wonderful is this feeling, even better than sex ! Lord, dear Lord ! ... Well... Now, I just wait, so much starved, the next step. I’m going to assimilate your last lesson, old Master, in theory... But also in practise. Thus, final cut is the first step, you were right, my dear lost Master. And I’m so much hungry to make the next one...”

En période trouble, les usages pédagogiques changent radicalement. Le découpage est l’une des pratiques qui se répandent de plus en plus dans le cadre des processus d’assimilation des savoirs et savoir-faire, toujours enseignés par cette “ caste” quelque peu surannée que nos élites s’attellent à dépecer – en enseignants, enseignants-chercheurs ou chercheurs – dans la majorité des champs disciplinaires avec, toutefois, un acharnement prononcé dans le champ des sciences humaines où sont testés les modèles de décompositions mathématiques et économiques les plus aiguisés. Les effets de mode ne sont pas étrangers à ces segmentations mais, à l’issue d’une tentative de dissection de ces pratiques, une constante semble pourtant émerger : l’ingestion de savoirs et de pratiques par portions. Différentes écoles se constituent en une multitude de petits laboratoires où le découpage actif prend toute sa place, mais l’on peut, a priori, postuler qu’il s’agit d’un syncrétisme mêlant, dans un même creuset, une base religieuse, généralement monothéiste, et un fond de croyances millénaires souvent qualifiées à tort de “ primitives”, traitant des moyens d’absorber les forces ou, dans le cas disséqué, les connaissances de l’Autre. Le principe génératif associé à cette pratique du découpage “ assimilatif” semble assez bien traduit par cette maxime : «pour apprendre, rien ne vaut l’accès à une coupe de cerveau d’un “ sachant”. » (Anonyme) ; maxime, qui, portée au paroxysme dans une sorte de communion des groupes revendiquant un goût plus raffiné pour l’accès au savoir, s’énonce souvent ainsi : “ Mangez, digérez, déféquez”.

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