La gestion des approvisionnements et la restauration de la gosudarstvennost' [Le Narkomprod, l'armée et les paysans, 1918-1921]

Résumé En Fr

Alessandro Stanziani, The management of the supplies and the restoration of gosudarstvennosť. The Narkomprod, the Army and the peasants, 1918-1921. Since its very establishment during the summer 1918, the Prodarmiia (military and militarized units in charge of the supplies) causes several problems. Above all, there is the question of the hierarchy between the Bolshevik administration and the Army for, if the supplies are militarized, how can the Party and the civil administration keep their supremacy on the Army? Moreover it has to be kept in mind that most officers served in the tsarist army and that the peasants-soldiers were ready to desert. Therefore their desertion becomes ever more likely when the peasant uprisings against the Bolshevik policy inteasify. Teasions within the Bolshevik administration arise, in particular between the Narkomprod, the NKVD and the Cheka, all wanting control over the Prodarmiia. Last but not least, a split stems from those conflicts at the head of the Soviet hierarchy and between central and local administrations. These questions are studied through the creation and evolution of the Prodarmiia until its dissolution (Summer 1921) and the purges (at the end of 1921).

Alessandro Stanziani, La gestion des approvisionnements et la restauration de la gosudarstvennosť. Le Narkomprod, l'armée et les paysans, 191 8- 1921. Dès sa constitution, à l'été 1918, la Prodarmija — unités militaires et para-militaires chargées de l'approvisionnement — pose de nombreux problèmes. Vient d'abord la question de la hiérarchie entre l'administration bolchevique et l'armée : en effet, si l'approvisionnement est soumis à une autorité militaire, le parti et l'administration pourront-ils garder leur suprématie vis-à-vis de l'armée ? D'autant plus que celle-ci est composée principalement d'officiers issus de l'armée tsariste et de soldats-paysans prêts à déserter. L'intensification des émeutes paysannes contre la politique bolchevique rend d'ailleurs leur désertion de plus en plus probable. De son côté l'administration bolchevique subit des tensions internes, notamment entre le Narkomprod, le NKVD et la Tchéka qui luttent pour contrôler la Prodarmija. Ces conflits engendrent des fractures tant au sommet de la hiérarchie soviétique qu'entre les administrations centrales et périphériques. Toutes ces questions sont étudiées à travers la création et l'évolution de la Prodarmija, jusqu'à sa dissolution durant l'été 1921 et aux purges de fin 1921.