2003
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Jürgen Zeidler, « A Celtic script in the eastern La Tène culture ? », Études celtiques, ID : 10.3406/ecelt.2003.2152
Une écriture celtique dans la culture laténienne orientale ? Dans une vaste zone de la culture laténienne orientale, s’étendant sur l’axe ouest-est de la Bavière à la Hongrie occidentale et sur l’axe nord-sud de la Bohême à la Carinthie et la Styrie, des récipients graphités ornés au peigne ont été découverts, datant surtout du premier siècle av. J.-C., sur le fond desquels apparaissent divers signes. On en connaît aujourd’hui environ 1200, dont à peu près 660 sont rassemblés ici dans un appendice (à l’exclusion des matériaux noriques). Jusqu’aujourd’hui, ces signes ont été généralement pris pour des marques individuelles de potiers. Cependant, l’auteur propose ici la théorie que ces signes révèlent un alphabet latènien presque complet. De brèves inscriptions sur des céramiques, sur des monnaies et, dans un cas, sur un bois de mine montrent les mêmes formes de lettres et donnent quelques indications sur leur valeur phonétique. Des lectures prudentes semblent indiquer des noms et des mots en gaulois. Notre argumentation est que l’écriture à la base des signes fut adoptée et adaptée au plus tard au troisième siècle av. J.-C., c.-à-d. à l’époque des premières monnaies. L’alphabet, selon toute vraisemblance, dérive du camunique ou du vénète, de même que les écritures régionales ‘rhétiques’ et le norique sur le Magdalensberg. L’emploi de ce système d’écriture s’est maintenu jusqu’aux premiers siècles apr. J.-C. et fut évidemment adopté par un peuple avec une culture matérielle ‘germanique’. Des signes similaires sur des pots existent apparemment au début de la période romaine en Moravie et sporadiquement en Silésie, Brandenburg et Hesse. L’écriture laténienne montre aussi une similarité remarquable avec le futhark runique : elle pourrait avoir été un stade intermédiaire dans la transmission d’un type (en fin de compte) étrusque de l’alphabet en Allemagne du Nord et en Scandinavie où les premières inscriptions ‘proto-runiques’ et runiques ont été découvertes.