2004
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Maryline Filippi, « Réorganisations dans la coopération agricole : proximités et solidarité territoriale », Économie rurale, ID : 10.3406/ecoru.2004.5472
La pression concurrentielle des marchés entraîne- t-elle systématiquement une distanciation des relations entre la coopérative et ses adhérents, corrélée à un relâchement de son ancrage territorial ? Au-delà de l'hétérogénéité des coopératives, nous avons choisi d'analyser les changements organisationnels des coopératives à partir de la notion de proximité et à l'aide de critères caractérisant les relations entre ces structures et leurs adhérents. Cette lecture nous permet de montrer trois modèles d'organisation stylisés. Ces derniers sont appréhendés à partir de trois critères qui en spécifient l'originalité : le lien à l'adhérent le partage du risque et la nature de l'ancrage territorial. Contraintes de s'investir fortement dans les procédures de traçabilité et de sécurité alimentaire, les coopératives doivent s'assurer l'implication et la stabilité de leurs adhérents, renouvelant ainsi leurs relations. L'émergence d'un troisième modèle, dit de co- construction des avantages compétitifs, place l'adhérent au cœur de la constitution de savoirs spécifiques. Il traduit une articulation des dimensions géographique et organisée de la proximité qui relève, avec la revalorisation de l'ancrage territorial, d'une solidarité des liens entre la coopérative et ses adhérents.