Objet externalisé et objet vecteur de sens. De l’archéologie des périodes modernes à l’archéologie historique, un état de la question

Résumé Fr

L’archéologie des périodes modernes est une discipline relativement récente en France qui s’est développée tout d’abord comme corollaire à l’archéologie préventive avant que des questionnements épistémologiques récents ne se fassent jour. Dans ce contexte spécifique, le rapport aux objets est particulier car il ne s’agit pas d’éléments dont la pérennité a été assurée et qui nous sont parvenus, mais d’objets du quotidien mis au jour dans des contextes d’abandon ou de rejet, le plus souvent brisés. L’objet est alors considéré par les archéologues comme étant de prime abord un élément que l’on peut externaliser afin de l’étudier dans une perspective systémique, les anthropologues s’intéressant aux objets en système, avant d’être envisagé comme un fait social, et les archéologues s’inscrivant alors dans la filiation des sociologues des années 1950 et 1960, mais aussi dans une perspective post-processuelle. Il s’agira d’interroger l’objet polysémique qu’est le verre à boire des XVIIe et XVIIIe siècles, variant à la fois dans sa forme et dans sa provenance, témoignage de phénomènes de modes traduisant des enjeux sociaux. Il s’agira également de se questionner sur le traitement réservé aux verres portant des décors et messages spécifiques, à caractère familial, politique et/ ou religieux, qui nous sont parvenus pour un certain nombre d’entre eux intacts et que l’on retrouve aujourd’hui dans les musées d’arts décoratifs, par opposition à la verrerie plus commune mise au jour en grand nombre sur divers sites archéologiques.