Habitude verbale ou structure préopératoire.

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1972

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Enfance

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Joseph Mazure, « Habitude verbale ou structure préopératoire. », Enfance, ID : 10.3406/enfan.1972.2554


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Résumé En Fr

It has been demonstrated by J.P. Dufoyer that statements such as : « Pierre is as tall as Jean » lead adults and adolescents, because of their language habits, to conclude that not only are Pierre and Jean equal in height, but also that they belong to the tall — as opposed to small — category of people. This experiment was deemed suitable to becarried out with five to seven year-old children. Three pairs of sim ply-sketched figures are placed before the children : —S = small ; Si and S2 measuring 2.5 cm each. —M = medium ; Ml and M2 measuring 4 cm each. —T — tall ; Tl and T2 measuring 7.5 cm each. The following type of question is asked : « ... Pierre is as tall as Jean, where are Pierre and Jean ? » The results may be divided into four groups, intermediate answers being disregarded. I.— Answers similar to those which have been analysed by Dufoyer. The children point to T, the tallest of all. II.— Answers of equiprobability ; that is, the children, very intelligently, point out that any pair may be chosen, thus showing, indirectly, the existence of equivalent groups in the set of figures, according to the notion of relational equivalence « to be as tall as ». III.— The answers M or S, that is variations of answer I, due, it would seem, either to the children's consciousness of their young age, or to affective influences. IV.— Answers which may, on first sight, seem incoherent. The children make a pair by putting together one element of one pair (e. g. Ml) and one element of another pair (e. g. M2). These answers may be explained by the domination of an archaic relation of order over the formation of equivalent groups. These facts lead us to discuss behaviouristic views concerning the constitution of verbal habits and to emphasize the part played by operative intelligence in the evolution of language. It must be further noted that the teaching of new mathematics has no >mall influence on the distribution of these answers.

Dufoyer (J.-P.) a montré que des énoncés tels que : « Pierre esl aussi grand que Jean », conduisent des adultes et des adolescents à considérer, sur la base de leurs habitudes de langage, que non seulement Pierre et Jean sont équivalents en taille, mais encore qu'ils font partie de la classe des grands individus (et non des petits). Il convenait d'adapter cette expérience pour les enfants de cinq à sept ans. Un matériel simple de trois paires de bonshommes schématisés est présenté aux enfants : P (petits pi et p2 de 2,5 cm) ; M (moyens ml et m2 de 4 cm) ; G (grands gl et g2 de 7,5 cm) et une question du type suivant est posée : ce ... Pierre est aussi grand que Jean. Où se trouvent Pierre et Jean ? » Les résultats peuvent être classés en quatre catégories, compte non tenu des réponses intermédiaires. I. — Des réponses du type de celles qui ont été analysées par Dufoyer : les enfants montrent G. Ils constituent une classe absolue de la grandeur. II. — Des réponses d' équiprobabilité : les enfants répondent en montrant intelligemment que toute paire peut être choisie. Ils déterminent ainsi, implicitement, dans la partition de l'ensemble des figures, des classes d'équivalence selon la relation : « être aussi grand que ». III. — Des réponses M ou P, c'est-à-dire des variantes de réponses de classe absolue, dues, semble-t-il, à la perception que les sujets ont de leur jeune âge, ou encore à des effets affectifs. IV. — Des réponses qui, d'abord, semblent aberrantes : les enfants construisent une paire ordonnée en mariant un élément d'une paire (par exemple gl) avec un élément d'une autre paire (par exemple m²). Ces réponses seraient explicables par la domination, sur l'élaboration des classes d'équivalence, d'une relation archaïque d'ordre. Ces faits mènent à discuter les vues behavioristes concernant la constitution des habitudes verbales et à souligner la place de l'intelligence opératoire dans l'évolution du langage. Il faut noter en outre que l'enseignement moderne de la mathématique n'est pas sans effet sur la répartition des réponses.

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