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Daniela Corbetta, « Le corps et la pensée chez le bébé : apport des systèmes dynamiques », Enfance, ID : 10.3406/enfan.2000.3183
Durant ces trente dernières années, le corps a largement été considéré comme un instrument au service de la pensée. Récemment, cependant, l'apparition d'un nouveau cadre théorique — la perspective des systèmes dynamiques - et l'accroissement de découvertes importantes en neurosciences ont amené les chercheurs à réévaluer le rôle du corps dans la formation des conduites. Le corps n 'est plus un outil subordonné au cerveau qui le commande, mais un élément essentiel, dont les propriétés multiples (biologiques, biomécaniques et développementales) participent de façon intégrante au processus même de formation de la pensée. Dans cet article, nous présentons cette nouvelle conceptualisation du corps. Nous commençons par exposer les concepts théoriques fondamentaux de la théorie des systèmes dynamiques. Ensuite, nous utilisons trois exemples issus de travaux empiriques effectués chez le bébé qui s'inscrivent dans la perspective des systèmes dynamiques afin d'illustrer comment certaines propriétés de l'organisme peuvent interférer ou affecter les connaissances et processus de décision de l'enfant. En conclusion, nous esquissons l'idée que la formation du comportement et de la pensée évolue en étroit lien avec une maîtrise des propriétés de l'organisme et son mouvement.