1997
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Gilles Boquérat, « Les flux de réfugiés en Inde », Espace Populations Sociétés, ID : 10.3406/espos.1997.1812
L'Inde depuis cinquante ans a eu à de multiples reprises l'occasion d'accueillir sur son sol des réfugiés. La position gouvernementale à leur égard a évolué au fil du temps. Au lendemain de la Partition, l'accueil des populations hindoues et sikhs venant du Pakistan fut d'autant moins contesté que l'exode semblait stigmatiser les débordements auxquels conduisait inévitablement un Etat religieux par opposition au modèle laïc indien. A la fin des années cinquante les Tibétains réfugiés personnifiaient la perfidie de la Chine communiste dont les Indiens se sentaient également victimes. Par contre, c'est presque à contrecoeur que l'Inde accueillit les membres de la communauté indienne de Birmanie et du Sri Lanka. A partir du début des années soixante-dix, les réfugiés vont davantage être considérés comme un facteur potentiel de déstabilisation, que ce soit en aiguisant les tensions ethniques, en entrant en concurrence avec les populations locales pour l'accès à des produits de première nécessité ou à des infrastructures publiques, voire même en faisant peser des menaces sur le maintien de l'ordre public. Dès lors la politique gouvernementale, une fois les objectifs stratégiques imbriqués remplis, fut surtout d'oeuvrer au retour de ces réfugiés dans leur pays d'origine.