2002
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Virginie Chasles, « Entre sacralité et impureté, l'ambivalence de la maternité en Inde », Espace Populations Sociétés, ID : 10.3406/espos.2002.2047
L'une des réalités de L'Inde est son sexe ratio largement en défaveur des femmes. Les raisons à cette situation sont plurielles mais toutes gravitent autour d'un thème central, la faible statut de la femme dans ce sous-continent. La matérialité de cette position précaire intervient largement pendant la vie reproductive des femmes et tout particulièrement lors de la maternité. Cette dernière ne constitue pas une simple fonction, par essence féminine, mais plutôt une composante majeure de l'identité de toute femme et il n'est que réel de parler de « devoir » qui lui incombe. Par la fécondité, la femme assure à la fois la pérennisation de sa communauté et son salut. Cependant, la gloire en revient à la gente masculine, la femme n'est vue que comme un réceptacle et c'est l'homme qui détient la puissance procréatrice. Rien d'étonnant dès lors de constater que la femme enceinte appartient au domaine de l'impur, et tout particulièrement au moment de l'accouchement et de la période post-partum. De cette situation, alimentée par un faisceau de paradoxes, oscillant entre le profane et le sacré, résulte un recours aux soins différentiel par les femmes selon si elles se trouvent face à un besoin de santé qui n'engage qu'elles ou, au contraire, qui inclut la communauté, comme c'est le cas avec la grossesse. Cette étude, menée à la fois à une échelle globale et locale, a pour objectif d'éclairer et d'expliciter l'ambivalence qui frappe la maternité en contexte indien.