Révéler et éloigner. Usages du corps et de ses ornements en pays mursi

Fiche du document

Date

2014

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Collection

Persée

Organisation

MESR

Licence

Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.




Citer ce document

Jean-baptiste Eczet, « Révéler et éloigner. Usages du corps et de ses ornements en pays mursi », Annales d'Éthiopie, ID : 10.3406/ethio.2014.1567


Métriques


Partage / Export

Résumé En Fr

Reveal and remove. Uses of the body and its ornaments in Mursiland Body ornamentation in Southern Ethiopia attracts many tourists and reporters in search of primitive, exotic peoples. With a few exceptions, anthropological research has not considered body ornamentation as a cultural practice. This article aims to shed light on somes of these practices among the Mursi, a pastoral population of several thousand living in the Omo valley in southern Ethiopia. Ephemeral bodily adornments regulate interactions through successive layers of personal involvement. Every individual uses them to manage their relations with different beings : their peers, their cattle, their dead, and tourists. Jewellery and painting with cattle dung indicate attachments, revealing pastoral and friendship skills that have already been acquired. By contrary, painting oneself with clay and painting oneself for tourists are works of detachment. These acts are directed towards transient beings (the dead and tourists) to be warded off, and are the production of this detachment. By contrast, the primary purpose of using jewellery or dung is as a visual record of active relationships. Thus, painting and the wearing of ornamentation are merely a matter of aesthetic expressivity, but are visual propositions that inform different kind of interactions. One should better study and consider these practices, since they participate in each and every social relation.

L’ornementation corporelle des groupes du Sud-Ouest éthiopien attire de nombreux touristes et reporters à la recherche d’un exotisme primitif. À quelques exceptions près, les recherches anthropologiques se sont peu tournées vers l’étude de ces ornements. Cet article vise donc à mettre en lumière certaines pratiques ornementales chez les Mursi, un groupe d’agropasteurs transhumants de la basse vallée de l’Omo. Chaque type d’ornement est associé à une thématique et il contribuent ainsi à des interactions avec différents «êtres » : ses pairs, ses bovins, ses morts et les touristes. Nous pouvons alors distinguer deux intentions. Les bijoux et la peinture à la bouse bovine montrent des attachements : il s’agit de révéler des habiletés relationnelles (humaines et pastorales) déjà acquises. La peinture à l’argile et les peintures pour touristes exhibent quant à elles un travail de détachement : ces peintures sont orientées vers les êtres passagers à éloigner (les morts et les touristes). Ici, se peindre et s’orner le corps ne vise pas tant une expressivité esthétique que la création de propositions visuelles contribuant à la bonne tenue d’interactions variées. Il est ainsi nécessaire de mieux considérer les pratiques dites esthétiques, car elles participent des plus élémentaires relations sociales.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en