Anne-Marie Daune-Richard et Catherine Marry, Überläufer ?... Der Fall der Mädchen, die « männliche » Bildungsgänge (Fachhochschulabschlüsse BTS — DUT in Industrietechnik) absolvieren. Wer sind die jungen Mädchen, die Fachhochschulbildungsgänge in Bereichen absolvieren, die wie die neuen Tecnnologien (Automatik, Elektronik, Produktik) für männliche Jugendliche bestimmt sind ? Wie und warum sind sie in diese Bildungsgänge eingetreten ? Kann man sie als Überläufer sowohl in bezug auf ihr Geschlecht als auch auf ihre Klasse betrachten ? Auf diese Fragen bietet der Aufsatz erste Antworten an. Sie basieren auf einer Erhebung, die 1985-1986 in der Akademie von Aix-Marseille bei den Mädchen dieser Bildungsgänge durchgeführt wurde. Drei « Logiken », die hier als die Verbindungen von Praktiken und von Vorstellungen mit spezifischen gesellschaftlichen Bedeutungen charakterisiert werden, sind anscheinend bei der Erzeugung dieser beobachteten atypischen Verlaüfe miteinander verknüpft : die « Mobilitätslogik » bzw. die soziale Einstufung durch den Beruf, die « Geschlechtslogik » bzw. das Macht/Unterstellung-Verhältnis zwischen Männern und Frauen, und die « Schullogik » bzw. das Erfolg/Abstieg-Verhältnis innerhalb des Schulwesens. Am Ende der Analyse, die sich auf « objektiven » Indikatoren wie den schulischen Verläufen stutzt aber auch auf ihrer Bedeutung für die beobachteten Mädchen, scheinen sie eher Erben von elterlichen Projekten, den sie sich mehr oder weniger bemächtigen, als « Überläufer » zu sein.
Anne-Marie Daune-Richard et Catherine Marry, More defectors ? Girls registered for « masculine » industrial technical courses. Who are these girls who are taking higher technicians' courses in areas generally « restricted » to boys, i.e., the « new technologies » (diplomas in automation, electronics, production technology) ? How and why have they entered these areas and training courses ? Can they be considered as « defectors » from their sex and their class ? This article attempts to answer these questions, using a survey performed on almost all girls registered for such courses in 1985-1986 in the Aix-Marseille educational district. Three « logics », defined here as sequences of practices and representations examined in the light of specified social goals, appear to combine to produce the atypical trajectories observed : a logic linked to mobility, or social classification by profession, a sexual logic linked to domination/sub- serviance in relationships between men and women, and an educational logic of success/failure in the educational establishment. At the end of this analysis, based both on the « objective » indicators of school careers and the meaning given to these by the girls themselves, these girls seem rather to have « inherited » their parents' plans for them, which they have then made their own, to differing degrees, tnan to have « defected ».
Qui sont les jeunes filles qui suivent des formations de technicien supérieur dans des domaines « réservés » aux garçons, ceux des « nouvelles technologies » (BTS et DUT en automatismes, productique, électronique...) ? Comment et pourquoi sont-elles entrées dans ces filières et spécialités de formation ? Peut-on les considérer comme des doubles « transfuges » à leur sexe et à leur classe ? Cet article propose des éléments de réponse à ces questions, à partir d'une enquête menée auprès de la quasi-totalité des jeunes filles inscrites dans ces formations en 1985-1986, dans l'académie d'Aix-Marseille. Trois « logiques », définies ici comme des enchaînements de pratiques et de représentations examinés au regard d'enjeux sociaux spécifiés, semblent se combiner dans l'engendrement des trajectoires atypiques observées : une logique de mobilité ou de classement social par la profession, une logique de sexe ou de domination/subordination dans les rapports hommes/femmes et une logique scolaire de réussite/relégation dans l'institution scolaire. Au terme de l'analyse, qui s'appuie à la fois sur des indicateurs « objectifs » des parcours scolaires et sur le sens que les jeunes filles leur attribuent, les jeunes filles apparaissent plus comme des « héritières » des projets parentaux à leur égard, qu'elles se réapproprient à des degrés divers, que comme des « transfuges ».