2016
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Jean-Michel Ropars, « Le dieu Hermès et l’union des contraires », GAIA. Revue interdisciplinaire sur la Grèce ancienne, ID : 10.3406/gaia.2016.1698
En recentrant l’étude d’Hermès sur la notion d’union des contraires, l’auteur veut montrer l’intérêt d’une démarche traditionnelle cherchant à identifier l’ «être profond » , l’ «union logique » individuelle de chaque essence divine. Les différents aspects du dieu se recomposent en effet, autour de cette notion : Hermès apparaît comme un pacificateur entre des forces opposées (d’où le symbole du caducée). Par là même il permet la mise en communication et l’échange sous toutes ses formes, réalisant la circulation des richesses (qu’elles puissent prendre la forme soit de troupeaux, soit de mots qui constituent la parole associée à la pensée) : Hermès est le médiateur. Associant les opposés dans une démarche circulaire, toute en retournements (caractéristique des divinités à mètis), c’est un «dieu-clé » , qui permet le passage, et rend possible la redistribution, aussi aléatoire que celle-ci puisse sembler. Proche d’Aphrodite et d’Éros, en tant que dieu de l’union, il produit la lyre, figure de la féminité séductrice (Pandora) : lui-même, musicien, est pensé comme une cigale. Enfin, il est étroitement associé à une déesse de l’arbre, kourotrophe (qui peut prendre les apparences d’une Pléiade, par exemple Maïa ou Calypso), qui le porte et le nourrit : il est alors comparé au feu, qui jaillit du bois brûlé comme s’il le dévorait (d’où l’image concomitante du Pic : l’iunx/ torcol, et du lucane xylophage : Cérambos). Une image de ce «couple paradoxal » est peut-être l’ «arbre-taureau » .