Dépense et travail, dévorations et déchirures : une face sombre de l’épinicie pindarique

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2016

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Michel Briand, « Dépense et travail, dévorations et déchirures : une face sombre de l’épinicie pindarique », GAIA. Revue interdisciplinaire sur la Grèce ancienne, ID : 10.3406/gaia.2016.1703


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Résumé En Fr

Expending and Striving, Devouring and Tearing : A Dark side of Pindaric Epinician Poems. Based on a ritualized gift/ counter-gift economy, epinician poems both stage an aristocratic conception of liberality and the strict limits subduing humankind, heroes as well as athletes and cities. Spectacular performances, which associate dance, song, music, and text, produce excellence and glory, by the means of praise, one crucial theme of which is dangerous excess. This tension can be noticed in uses of δαπάνα (7x) and πόνος (29x), sometimes associated (Isthmian VI 10-13), in the melic frame of the poem and in gnomic or mythological statements. Work, pain, labour, and strive, in relation with successful expenditure, but also with preceding or possibly following difficulties, colour the odes, like an ambivalent background, often dark and restless, austere and uncertain. Devouring and tearing apart, figuring excessive expenditure or radical limitation, are crucial to some poems, e. g. Pythian IV 224-250 (oxen and dragon of the Golden Fleece), amid numerous slaughters, hunting scenes, shipwrecks, frightening prodigies … This is a massive effect, which may distinguish peaceful odes (e. g. Olympian III and VII, Nemean V, Isthmian VI ) and violent ones (e. g. Pythian I and IV, Nemean II and X, Isthmian I and IV ). About devouring, we may insist on Olympian I (Pelops) and Pythian II (Archilochus) : those themes contribute to celebrate a quasi-tragic separation between gods and men, even when they are excellent and glorious.

Fondée sur une économie ritualisée du don / contre-don, l’épinicie met en scène une conception aristocratique de la libéralité mais aussi des limites strictes soumettant toute l’humanité, des héros aux athlètes et aux cités. La performance spectaculaire, associant danse, chant, musique, texte, produit excellence et gloire par sa pragmatique de l’éloge, dont un des thèmes favoris est l’excès dangereux. Cette tension apparaît dans les emplois de δαπάνα (7 fois) et πόνος (29 fois), parfois conjoints (Isthmiques, VI, 10-13), dans le cadre mélique du poème ou en énoncé gnomique et mythologique. Le travail, la peine, l’effort, associés à une dépense couronnée de succès, mais aussi aux difficultés la précédant ou risquant de la suivre, colorent les odes, comme un fond ambivalent, souvent sombre et agité, austère et incertain. La dévoration et la déchirure, comme dépense excessive ou limitation radicale, sont cruciales pour certains poèmes, par exemple en Pythiques, IV, 224-250 (boeufs et dragon de la Toison d’or), parmi de multiples massacres, scènes de chasse, naufrages, prodiges effrayants… L’effet est massif, distinguant des odes apaisées (par exemple Olympiques, III et VII ; Néméennes, V ; Isthmiques, VI ) et violentes (par exemple Pythiques, I et IV ; Néméennes, II et X ; Isthmiques, I et V ). Sur la dévoration, on peut insister sur Olympiques, I (Pélops) et Pythiques, II (Archiloque) : tout cela participe d’une figuration quasi tragique de la séparation entre dieux et hommes, même excellents et glorieux.

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