2016
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Bernadette Morin, « Les transactions d’Arès et les dépenses de Zeus dans l’Agamemnon d’Eschyle », GAIA. Revue interdisciplinaire sur la Grèce ancienne, ID : 10.3406/gaia.2016.1705
Dans l’Agamemnon, la dévoration apparaît à chaque étape de l’histoire des Atrides. Au-delà de consommations présentées comme effectives, le motif traduit les insatisfactions qui habitent l’homme, le détruisent et le mènent à sa perte. Mais comment la richesse acquise dans ces conditions est-elle dépensée ? En réalité l’aspiration sans mesure à la réussite génère des biens matériels qui ne sont pas à proprement parler dépensés. Ce qui n’empêche pas une métaphore de la dépense d’apparaître. Car si la violence du monde tragique ne laisse pas de place à la dépense matérielle, elle en suggère toutefois une métaphore. La vie humaine est en effet assimilée à un capital qui serait géré par les dieux. Cette vision de la vie des hommes suscite deux emplois d’ ἀναλίσκω dans lesquels l’auteur propose de surprendre l’acception émergente ou relativement nouvelle, vers 458 av. J.-C., de dépenser.