2002
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Jean-Claude Bessac et al., « La carrière romaine de L'Estel près du Pont du Gard », Gallia, ID : 10.3406/galia.2002.3093
La carrière de L'Estel a fourni l'essentiel de la pierre du Pont du Gard, ouvrage qui permet à l'aqueduc de Nîmes de franchir la rivière du Gardon. Sa superficie est évaluée à 2 ha et sa production à 120 000 m3. Sa pierre est un calcaire coquillier roussâtre grossier et tendre. Le site est actuellement en cours de fouille et on ne peut présenter ici qu'un bilan provisoire. La carrière a fonctionné à deux reprises : au milieu du Ier s. de notre ère et à l'époque moderne. La stratégie d 'exploitation est influencée par la présence de l'eau. L'exploitation a commencé au bord de la rivière et semble avoir profité de cette situation pour assurer un transport direct des blocs vers le monument qui n 'est qu 'à 700 m de là, en amont. La nature et la disposition du comblement de la carrière attestent la présence intermittente de l'eau dans les points bas du chantier d'extraction. La technique d'extraction consiste à isoler verticalement les blocs par des tranchées étroites et à les détacher à leur base avec des coins de fer. La manutention et le levage des pierres se font à l'aide d'engins placés au sommet des fronts. Les blocs de grand appareil du monument sont extraits par groupes d'un même module correspondant à des éléments particuliers de l'ouvrage : voussoirs, écoinçons, etc. Après quelques reprises très limitées, la carrière a été abandonnée et envahie par le limon, puis partiellement occupée par une nécropole à incinération.