1996
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Serge David, « La fin du Paléolithique supérieur en Franche-Comté : environnement, cultures, chronologie », Gallia Préhistoire, ID : 10.3406/galip.1996.2146
Le cadre chronologique de cette étude est le Tardiglaciaire, entre 15 000 et 10 000 BP. Le Tardiglaciaire succède au Pléniglaciaire supérieur et comprend deux épisodes froids, le Dryas ancien et le Dryas récent, qui encadrent une période de réchauffement plus ou moins instable, l'interstade Tardi-Würm, subdivisé en deux phases, le Bölling et l'Alleröd. Les études palynologiques récentes, réalisées en milieu humide, montrent qu'il n'existe pas, entre le Bölling et l'Alleröd, de refroidissement pouvant correspondre au Dryas moyen de la chronologie traditionnelle. Sur le plan culturel, le Tardiglaciaire est caractérisé par la succession du Magdalénien et des faciès épipaléolithiques, le mieux représenté de ces faciès étant l'Azilien. La présence du Badegoulien ne pouvant être évoquée qu'à titre d'hypothèse, il faut considérer que le Magdalénien apparaît à un stade moyen vers le début du Dryas ancien dans un milieu encore froid. Des influences complexes semblent s'exercer dans la genèse de cette première culture magdalénienne stricto sensu. Le Magdalénien supérieur pourrait se placer chronologiquement vers la fin du Dryas ancien et s'inscrit bien dans le cadre d'un Magdalénien classique, largement représenté dans le sud de la France. Au stade final, daté de la transition Bölling-Alleröd, on note, par rapport aux phases précédentes, d'importantes évolutions dans les industries et dans l'art, mais les caractères magdaléniens restent fortement marqués. Le début de l'Alleröd est en revanche une rupture majeure : rupture climatique, avec la disparition des faunes würmiennes, rupture culturelle, avec l'apparition de l'Azilien qui plonge ses racines dans le Magdalénien final local, mais s'en révèle très différent par la structure typologique et par les thèmes artistiques, même si les références symboliques se nourrissent du même univers qu 'au stade précédent.