2002
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Freddy Vinet, « La question du risque climatique en agriculture : le cas de la grêle en France », Annales de géographie, ID : 10.3406/geo.2002.21621
À partir de l’exemple de la grêle, l’article envisage l’étude synoptique d’un risque climatique depuis les facteurs naturels jusqu’à la gestion du risque en passant par l’analyse des vulnérabilités et des enjeux. La cartographie inédite de la grêle d’été à l’échelle nationale montre que, loin d’être rare, la grêle est un phénomène récurrent dont la fréquence moyenne annuelle est proche de 1 sur un espace qui s’étend du Sud-Ouest à l’est de la France et aux Alpes méridionales. Ces régions exposées sont aussi celles qui concentrent les cultures sensibles à la grêle au premier rang desquelles les vergers. De plus, l’évolution de l’agriculture depuis une quarantaine d’années a accentué les phénomènes de concentration des cultures sensibles dans certains bassins de production qui sont devenus de véritables vergers en continu. Face à l’augmentation des vulnérabilités et aux insuffisances de la protection financière (assurance pour l’essentiel), certains arboriculteurs se sont tournés vers la protection technique en particulier le filet paragrêle. Avec ce type de protection, le risque climatique est transformé en contrainte économique. La gestion des risques climatiques en agriculture participe de la volonté toujours plus grande de s’affranchir des caprices du temps parfois au prix d’investissements lourds dont la rentabilité à long terme n’est pas assurée. Malgré la diversité des systèmes de protection, la concentration spatiale du risque-objet laisse augurer d’autres sinistres de grande ampleur dont l’agriculture française n’a réellement pas besoin.