2004
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Pierre Cadiot et al., « Verbes de mouvement, espace et dynamiques de constitution », Histoire Épistémologie Langage, ID : 10.3406/hel.2004.2185
RÉSUMÉ: En pratique difficile à définir, la classe des 'verbes de mouvement’ donne lieu jusque dans les travaux récents à des approches diverses (ontologies formelles, psychologies cognitives, traits sémantiques, rôles casuels). En revenant sur des oppositions telles que 'verb-framed’ vs 'satelliteframed’, 'objectivation’ vs 'subjectivation’, 'inaccusativité’ vs 'ergativité’, nous montrons que ces tentatives sont fondamentalement liées à des conceptions inadéquates de l’espace et du mouvement. De nombreuses observations linguistiques indiquent en effet que le mouvement (et l’espace) ne devraient pas être impliqués en sémantique à partir d’un modèle fait en premier lieu de topologies et de déplacements, supposés donnés sans relation constitutive à des anticipations de nature praxéologique, qualitative et intentionnelle. Une codification de ces anticipations en termes de rôles casuels ne convient pas non plus. En prenant appui sur une toute autre conception microgénétique de la perception et de l’action, nous montrons comment les 'verbes de mouvement’ (aussi basiques que monter, partir, sortir) contribuent à spécifier, au travers d’une variété de constructions, la 'dynamique de constitution’ d’un champ qui est à la fois phénoménologique, pratique et discursif. La généricité de la signification verbale, attestée par les transpositions à des emplois dits fonctionnels ou figurés, s’éclaire du même coup.