1999
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Jean Gallet, « Les transformations de la seigneurie en France entre 1600 et 1789 », Histoire, économie & société, ID : 10.3406/hes.1999.2018
La seigneurie de 1789 n'était plus celle de 1600. Vers 1600, les seigneurs gouvernaient leurs terres selon leurs coutumes et dans une relative indépendance. Le pouvoir royal, les juristes, les physiocrates et les philosophes s'élevèrent contre ce régime. Les seigneurs perdirent des pouvoirs surtout pour l'exercice de la justice et le gouvernement des communautés rurales ; en tout, ils devaient se soumettre aux décisions des intendants et des officiers royaux. Par contre, ils conservèrent leurs droits féodaux et la plupart de leurs droits seigneuriaux. D'autre part, des seigneurs orientèrent leurs seigneuries vers une gestion capitaliste. Les sujets se retrouvèrent en face de seigneurs souvent lointains, qui ne pouvaient plus guère les protéger, mais qui continuaient néanmoins à jouir de leurs prérogatives et à percevoir leurs droits, parfois plus précisément qu'avant. A mesure que s'opérait une métamorphose des conditions de la vie, les justificatifs anciens perdaient leur force, une partie de l'opinion souhaitait le rachat des droits seigneuriaux et des droits féodaux.