1993
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Gérard Chouquer et al., « De arte mensoria, « Du métier d'arpenteur ». Arpentage et arpenteurs au service de Rome », Histoire & Mesure, ID : 10.3406/hism.1993.1595
Gérard Chouquer et François Favory. De Arte Mensoria, « Du métier d'arpenteur ». Arpentage et arpenteurs au service de Rome. Dès l'époque royale, l'Etat romain entreprend de conquérir les territoires environnant Yager Romanus. A partir du IVe s., la politique de conquête de l'Italie, puis du bassin méditerranéen, s'intensifie et s'ac- compagne d'amples confiscations territoriales qui permettent à Rome d'installer des citoyens romains dans les pays conquis et d'y fonder des colonies romaines et latines. La distribution des lots s'effectue dans un paysage divisé de manière régulière par des axes rectilignes, parallèles et équidistants (les limites), dont le croisement engendre de grandes unités quadrangulaires (strigae, scamna, centuries). Ces opérations d'arpentage sont réalisées par des spécialistes, les agrimensores, « mesureurs de terre », ou gromatici, les utilisateurs de la groma, l'équerre d'arpentage. A l'origine, ces arpenteurs sont sans doute des soldats. Sous l'Empire, la fonction se laïcise, comme le prouvent les inscriptions gravées par ces hommes de l'art. Les activités des arpenteurs sont attestées par les bornes de pierre qui jalonnaient les alignements établis par leurs soins. Certaines régions intégrées par la conquête dans l'Empire romain portent encore les vestiges des « limitations » tracées par les arpenteurs, reconnaissables à la structure orthogonale et aux régularités métrologiques de la morphologie agraire.