1996
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Jean-Pierre Dormois, « La « vocation agricole de la France » [L’agriculture française face à la concurrence britannique avant la guerre de 1914] », Histoire & Mesure, ID : 10.3406/hism.1996.1478
: Au voyageur comme à l'expert, la France du XIXe siècle apparaissait comme le pays agricole « par excellence », celui qui jouissait d'avantages comparatifs les plus évidents par rapport à ses voisins européens. Pourtant, probablement dès le XVIIIe siècle, et certainement au XIXe siècle, l'agriculture britannique (rejointe ensuite par d'autres pays) aurait été beaucoup plus efficiente que sa rivale française, preuve d'une plus grande adaptabilitě de sa structure productive à la demande. Avant d'expliquer un tel phénomène, il faut tenter de mesurer l'écart en termes de productivité du travail qui séparait alors les deux agricultures. On a choisi la période de la Belle Époque parce que c'est la mieux documentée et que l'abondance de l'information statistique permet de conduire une opération de « double déflation ». L'efficience de l'agriculture française aurait atteint les deux tiers des performances britanniques. Mais l'observation des productions et du commerce des denrées alimentaires suggère l'existence de biais importants dans la formation des prix qui seraient eux-mêmes signes de distorsions induites par des facteurs institutionnels.