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Béatrice Craig et al., « Femmes, marchés et production textile au Nouveau-Brunswick au cours du XIXe siècle », Histoire & Mesure, ID : 10.3406/hism.2000.1779
. Jusqu'à une date récente, la persistance de la production textile domestique dans l'Est canadien au xixe siècle fut attribuée à la pauvreté. Les ménages agricoles, manquant de ressources pour se procurer de l'étoffe d'usine auprès des marchands, s'efforçaient d'être autosuffisants dans ce domaine. L'exemple du Nouveau-Brunswick montre que d'autres facteurs pouvaient encourager et faciliter cette production, et corrobore les hypothèses récentes émises par certains historiens canadiens. La production textile fut facilitée par le développement d'une infrastructure locale (moulins à carder), mais surtout par la possibilité de se procurer du coton de chaîne fabriqué en usine. Elle était destinée aux échanges et à la vente, tout autant qu'à la consommation familiale. La production textile domestique était aussi affaire de femmes, qui y trouvaient leur compte. Le textile domestique se vendait cher et le profit que les tisserandes retiraient de leur travail était élevé. Elles pouvaient espérer gagner presque autant qu'un salarié masculin.