Action, empathie et motivation dans la phénoménologie husserlienne : implications pour les sciences et technologies cognitives

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2010

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Véronique Havelange, « Action, empathie et motivation dans la phénoménologie husserlienne : implications pour les sciences et technologies cognitives », Intellectica, ID : 10.3406/intel.2010.1184


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Résumé En Fr

Action, empathy and motivation in Husserl's phenomology : implications for cognitive sciences and technologies. This text argues that phenomenology operates a double shift with respect to classical enquiries concerning knowledge. On the one hand, by defining consciousness in terms of an intentional aim, Husserl accords the questions of motivation and action a central position in phenomenology. On the other hand, by positing (contrary to Kant) that the categories of understanding, space and time, are the object of intuition, he engages phenomenology in an exploration of the theme of embodiment. In this way Husserl undertakes a transition from a static method, based on descriptions of lived experience, towards a genetic method which poses the problem of the transcendantal genesis of aperceptual acts themselves. Thus the themes of the lived-body and intersubjectivity open onto the way of psychology ; and the themes of worldly objects, the social and history open onto the way of the world-of-life. Although Husserl never completely disengages himself from transcendantal idealism, he forges a passage to considering that the lived-body and technical artefacts are not only secondarily constituted, but are primarily constitutive of (inter) subjectivation and socialisation. This recategorisation of empathy, motivation and action, which thematize the mediating status of the lived-body and technical artefacts, also makes it possible to envisage an original configuration of the relations between phenomenology and cognitive science. Taking as a metonymical example the work of the Perceptual Supplementation Group (GSP) at the Technological University of Compiègne, we then follow up on Husserl to show that these relations can be redefined in terms of a mutual presupposition between phenomenology and cognitive science. Setting up this sort of non-reductionist, nonnaturalizing relation between phenomenology and science involves a double requirement : that of constantly keeping open the question of the methods and goals of phenomenology ; and that of tirelessly posing the question of the constitution of scientific knowledge. On this condition, a relation of hermeneutical circularity between these two fields of research can be explicitly asserted, contributing to articulate them in a constant movement of mutual criticism and stimulation.

Ce texte montre que la phénoménologie déplace doublement le questionnement classique sur la connaissance. D’une part, en définissant la conscience en termes de visée intentionnelle, Husserl confère aux questions de la motivation et de l’action une place centrale dans la phénoménologie. D’autre part, en posant, contrairement à Kant, que les catégories de l’entendement, l’espace et le temps sont objet d’intuition, il engage la phénoménologie à thématiser la corporéité. C’est ainsi que le tournant d’une méthode statique, descriptive de l’expérience vécue, à une méthode génétique, posant le problème de la genèse transcendantale des actes aperceptifs eux-mêmes, est engagé : une thématisation de la chair et de l’intersubjectivité, d’une part, de l’objet mondain, du social et de l’histoire, de l’autre, ouvrent respectivement la voie de la psychologie et la voie du monde-de-la-vie. Ainsi, quoiqu’il ne se dégage jamais complètement de l’idéalisme transcendantal, Husserl fraie-t-il la voie à une thématisation de la chair et de la technique non seulement comme constituées, mais comme constitutives de l’(inter) subjectivation et de la socialisation. Cette recatégorisation de l''empathie, de la motivation et de l''action, qui thématise le statut médiateur de la chair et de la technique, permet en outre d’élaborer une figure originale des relations entre phénoménologie et sciences cognitives. Adoptant à titre métonymique les recherches menées par le Groupe Suppléance Perceptive (GSP) à l’Université de Technologie de Compiègne, on montre à la suite de Husserl que ces relations se redéfinissent en termes de présupposition réciproque entre la phénoménologie et les sciences cognitives. L''établissement d’une telle relation non réductionniste, non naturalisante entre phénoménologie et sciences implique une double exigence : celle de maintenir constamment ouvert le problème de la méthode et des enjeux de la phénoménologie ; et celle d’expliciter sans relâche la question de la constitution des savoirs scientifiques. A cette condition, une relation assumée de circularité herméneutique peut se déployer entre ces deux champs de recherche et contribuer à les articuler dans un mouvement constant de critique et de relance mutuelles.

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