1992
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Le tohu-bohu des valeurs est annoncé par les Élèves. La juxtaposition de « wise » et de « nonsense » fait éclater la confusion de la sagesse et de la folie. Les rôles s'inversent, se confondent comme le sable qui s'écoule d'un récipient à l'autre du sablier. Dans la mise en scène de Craig, le décor était composé de contraires - lumière et ombre, cercle et carré. Le sablier qui rappelle la nature temporelle de l'action évoque ces deux triangles opposés par un sommet que Yeats reprendra dans Une Vision et à l'intérieur desquels évoluent les spirales que décrit la personnalité humaine. Il structure la pièce. Au centre, l'Ange déclenche l'écoulement du sable, annonçant le passage de la vie à la mort, du rêve à la réalité, de la raison à la foi. La pièce se complique d'un jeu de miroirs et de reflets qui expliquent ces regards qui parcourent le texte. Lumière, ténèbres, vue et cécité forment un réseau que complètent les oiseaux. Dans le sablier métaphorique, se joue l'ironie dramatique. Les deux personnages du Sage et du Fou sont les deux parties d'une même personnalité. Quant à l'Ange, son apparition est suscitée par les rêves du Sage. Tout se passe dans l'esprit du Sage qui en mourant accède à son identité.