1997
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Michèle Cros, « Un semblant de mithridatisation au féminin », Journal des anthropologues, ID : 10.3406/jda.1997.2023
Au temps du sida, en Pays Lobi Burkinabé, on assiste à une réactualisation de la symbolique des chiffres 3 et 4 assignés à l'homme et à la femme. Cette symbolique témoigne ici d'une durée de vie plus grande avec la maladie accordée aux femmes. En effet grâce notamment à leurs écoulements menstruels, le sida qui contamine le sang s'éliminerait «un peu de lui-même ». Une grossesse thérapeutique de transfert serait aussi de l'ordre du possible. Dans ces conditions la peur masculine oblige et conditionne l'activité fantasmatique. Les femmes veulent et pourraient plus aisément «donner le sida » aux hommes. Et au final, le semblant de mithridatisation dont bénéficieraient les femmes exacerbe les rapports antagonistes de sexe et aboutit à une stigmatisation qui n'a plus rien d'imaginaire.