Plantations sans planteurs : les cultures spéculatives dans les Établissements Français de l'Océanie.

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1986

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Pierre-Yves Toullelan, « Plantations sans planteurs : les cultures spéculatives dans les Établissements Français de l'Océanie. », Journal de la Société des Océanistes, ID : 10.3406/jso.1986.2828


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Résumé En Fr

During the second half of the 19th century the Pomare kingdom which became a French protectorate and then a French colony, turned into a centre for the export of cotton, vanilla and copra. In spite of numerous crises and conspicuous failures the development was spectacular. In the first period it was linked with the establishment of a large plantation of more than 1,000 hectares in Tahiti. But this firm went bankrupt and it was not taken over by any other, since access to land ownership proved too uncertain in spite of a policy aimed at demolishing customary tenure. The failure of immigration also contributed to the lack of success of the European plantations: less than 300 "planters" developed the land in French Polynesian, and for most of them as a secondary short-term activity for speculative purposes, except for the mill owners. The producers, then, were Polynesians. Instead of working for wages, which they never accepted, they developed small plantations which were, however, to disappear at the beginning of this century in favour of large coconut plantations established by upper middle-class «demis».

Au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, le royaume des Pomare, devenu protectorat, puis colonie française, se transforme en un centre d'exportation de produits agricoles (coton, vanille, coprah). Malgré de nombreuses crises et des échecs retentissants, l'essor est spectaculaire. Il est lié dans un premier temps à la création d'une grande plantation de plus de 1 000 hectares, à Tahiti. Mais cette société fait faillite et aucune autre ne prend le relais, l'accès à la propriété foncière s'avérant trop aléatoire en dépit d'une politique coloniale qui entend battre en brèche la propriété coutumière. L'échec de l'immigration explique aussi l'insuccès des plantations européennes : moins de trois cents « planteurs » mettent en valeur la terre en Polynésie, encore n'est-ce le plus souvent qu'une activité secondaire, à court terme, dans un but purement spéculatif, si l'on excepte le groupe des usiniers. Les producteurs sont donc les Polynésiens. A défaut du travail salarié, jamais admis, ils développent de petites plantations qui vont cependant disparaître au début de ce siècle, devant les grandes cocoteraies que met en place la grande bourgeoisie demie.

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