1995
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Isabelle Weill, « Le physiologique dans le langage », LINX, ID : 10.3406/linx.1995.1379
Cet article se propose d'étudier des énoncés (tels le coeur me manque) où le physiologique joue un rôle de premier plan. Ces formules à valeur détrimentaire sont fortement contraintes : on note un ordre des mots marqué (avec la partie du corps sujet en position thématique) inchangé depuis l'ancien français, le rôle structurel du pronom datif non suppressible, l'emploi obligé de l'article défini et l'utilisation d'un verbe statif ; elles sont précédées dans la langue médiévale d'une subordonnée temporelle exprimant une perception de l'actant humain précédemment sujet grammatical. Ces structures représentent une variante de la voix moyenne et montrent que l'ancien français (proche sur ce point de l'anglais) possédait davantage de verbes symétriques que le français moderne. On peut aussi expliquer ces formules (réduites actuellement au registre de l'oral) par le phénomène d'empathie.