2009
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Jean-Yves Laurichesse, « Faire avec les morts La Toussaint de Pierre Bergounioux », Littératures, ID : 10.3406/litts.2009.2059
En quoi consiste, dans La Toussaint, l’élaboration par laquelle un matériau autobiographique (les ascendants, l’enfance) devient littérature ? Comment un ensemble de données géographiques, familiales, sociales, culturelles, somme toute banales, se transforme-t-il en cent quarante-deux pages d’un texte serré et douloureux, baigné par les eaux noires de la mélancolie, traversé seulement de brèves échappées lumineuses, dans lequel l’écrivain compose son «miroir d’encre » (Michel Beaujour) ? Cela tient d’abord à la construction d’une géographie imaginaire, qui oppose fortement deux «pays » voisins et leur attribue une influence décisive sur les caractères de leurs habitants. Mais l’auteur métaphorise aussi le legs du passé en imaginant une généalogie concrète non dénuée d’humour. Enfin, le récit esquisse un devenir soi, par un dépassement du déterminisme local et familial vers l’universalité de la pensée.