1988
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Yves Pourcher, « La politique au risque de la moquerie », Le Monde alpin et rhodanien. Revue régionale d’ethnologie, ID : 10.3406/mar.1988.1395
Dans l'univers politique, la moquerie occupe une place singulière. Toujours présente, elle n'est presque jamais décrite. Pourtant, dès le début du XIXe siècle, et plus encore après l'instauration du suffrage universel, en 1848, elle sert de base à la critique et fonde le folklore électoral. En Lozère, à la veille des élections, la presse du parti catholique cherche à ridiculiser dans de petits dialogues en occitan les candidats de l'autre bord. De façon générale, on se moque en stigmatisant la différence : celle des juifs, des francs-maçons et des républicains. Aujourd'hui encore, la moquerie politique reste efficace. Au cours de la campagne électorale de 1986, en Lozère et en Languedoc-Roussillon, les candidats s'efforcent de la mettre au service de leur cause. Pour tous ces hommes politiques, la moquerie devient une arme, mais aussi un test, une épreuve à surmonter. Elle évolue entre la séduction et la condamnation. A chacun, candidat, humoriste, de connaître sa place et ses frontières.