Espagne : le long cheminement de la « mémoire retrouvée »

Abstract En Fr

The transition from Franco’s regime to democracy took place within the context of a legality defined by the former regime. Democratic Spain has never in fact put this "legal” base in question. This is why, for a long time, Franco’s repression of his opponents has never been exposed. Only on 20 November 2002 did Parliament unanimously condamn the military coup d’État of 1936 and rehabilitate its victims. But, one year later, the annulment of sentences pronounced by Franco’s system of justice has not been obtained. The process of reviving historical memory is indeed very long.

La transition du franquisme à la démocratie a eu pour cadre la légalité définie par les Lois fondamentales du régime franquiste et cette «légalité» n’a jamais été mise en cause constitutionnellement par l’Espagne démocratique. C’est pour cela que, pendant longtemps, la question de la répression franquiste contre les opposants au régime n’a pas été abordée. Il a fallu attendre le 20 novembre 2002 pour que le Parlement vote à l’unanimité la condamnation du coup d’État militaire de 1936 et la réhabilitation des victimes de la répression franquiste. Mais, plus d’une année après, la révision ou l’annulation des sentences prononcées par la justice franquiste n’a pas encore été obtenue. Le processus de récupération de la mémoire historique mis en marche par les victimes de la dictature franquiste a été très lent et difficile, et il n’est pas encore achevé, particulièrement en ce qui concerne l’annulation des sentences émises par les tribunaux franquistes.