2002
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Jean-Pierre Cavaillé, « L'art des équivoques : hérésie, inquisition et casuistique. Questions sur la transmission d'une doctrine médiévale à l'époque moderne », Médiévales, ID : 10.3406/medi.2002.1562
On se propose l'investigation des sources médiévales de la « doctrine » des équivoques et des restrictions mentales défendue à l'Époque moderne par des théologiens catholiques (en particulier membres de la Compagnie de Jésus). Il est pour le moins surprenant de découvrir que les éléments constitutifs de cette « doctrine » proviennent en droite ligne des textes inquisitoriaux décrivant et analysant les échappatoires verbales des hérétiques (vaudois, cathares, etc.) interrogés. A-t-on d'abord affaire à la projection sur la parole d'hérétiques, réels ou prétendus, de jeux et d'arguments dialectiques en vogue dans les universités ? ou bien à des dispositifs effectifs de protection élaborés par des groupes où le serment et le mensonge étaient rigoureusement bannis ? Comment dès lors expliquer l'assomption par la théologie la plus orthodoxe de ce qui a pu paraître comme des signes distinctifs du discours et du comportement hérétiques ?