2004
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Émile Kolodny et al., « Turcs, Grecs et réfugiés dans l'île de Lesbos au XXe siècle », Méditerranée, ID : 10.3406/medit.2004.3369
Parmi les îles majeures de l'Archipel grec, Lesbos (1633 km2 et 90 643 habitants en 2001) est, avec la Crète, celle qui a connu les mutations démographiques les plus profondes, liées à l'échange obligatoire des populations entre la Grèce et la Turquie. À la veille des guerres balkaniques, les Musulmans (18 177 en 1911) constituent 13,1% de la population de l'île ; ils ne sont plus que 7162 (6,3%) fin 1920. La «Catastrophe d'Asie Mineure», sanctionnée par la Convention de Lausanne (1923), amène une vague énorme de réfugiés grecs (47 382 en avril 1923), tandis que les derniers Turcs quittent Mytilène. Cinq ans après, lors du recensement de 1928, 30 643 réfugiés sont stabilisés à Lesbos, où ils forment 22,3% des effectifs ; seuls 87 Musulmans demeurent dans l'île. Depuis cette date, la population n'a cessé de décroître (87 151 habitants en 1991) ; la dernière décennie amorce toutefois une reprise de 4%, notamment à Mytilène-ville. La communication aborde la question de la distribution spatiale des communautés au début du XXe siècle, et celle des réfugiés localisés en 1928. On analyse également la population de Mytilène-ville en 1969, par lieu de naissance : un quart des adultes sont encore originaires d'Asie Mineure.